Dans l'attente d'un nouveau départ

Soldat Messages : 128 Date d'inscription : 18/12/2011 Localisation : Vannes

Il fut saisi d'un grand bonheur, simple et authentique, quand Joshin posa sa main libre sur leurs mains jointes, et durant un bref instant il laissa l'horizon et tout ce qui était important se résumer à ce doux contact. Kal se sentait enfin heureux, « complété ».

Il acquiesça quand la jeune femme parla de confier la cérémonie au curé de Vannes. Et fut ravi également de constater que sa compagne se montrait curieuse à l'égard du parcours druidique.

- Mais vous devrez bien tout m'expliquer, car ce que vous m'en dites m'intéresse et aiguise ma curiosité. Mais il vous faudra être patient avec moi, vous savez que je suis assez ignorante.

Il plissa l’œil, faussement sévère mais réellement désireux de ne plus entendre Joshin douter ainsi d'elle même. Et opta pour un sourire réconfortant.

- Pour la cérémonie religieuse j'en parlerai donc à Elmie, le curé de Vannes, mais après avoir annoncé la nouvelle à mes amis les plus proches, si vous le permettez. Pour la druidique il me faut vous avouer, chère Joshin, que c'est moi qui suis encore bien ignorant de tout cela. J'ai assisté à un rituel similaire il y a peu sur les terres de Plougonvelin, près de la pointe Saint-Mathieu... que j'espère vous faire découvrir à l'occasion, d'ailleurs, c'est un endroit magnifique en Finistère... et les deux mariés ont été baptisés, c'est-à-dire qu'ils ont reçu leur nom druidique, avant leur union...

Il réfléchit, cherche un peu ses mots.

- Nous aurons tout le temps de l'évoquer davantage, mais le don du nom me paraît un parcours intéressant. Il nécessite d'effectuer quelques recherches dans divers bibliothèques et incunables poussiéreux afin d'y trouver un nom qui en quelque sorte vous... appelle. Ainsi les récents mariés, Viktoria et Renau, ont reçu le nom de Boudicca et Morgan... mais il ne s'agit pas d'un nom usuel, à moins que vous le désiriez. Disons d'une petite quête individuelle, et d'une coutume.

Il rit. Le Riveroy s'est montré bien bavard sur la question du baptême, mais parler du mariage druidique lui paraît plus compliqué car il n'a pas tout saisi de la cérémonie, manquant de clefs de compréhension pour cette première occasion.

- Je suis persuadé que tout cet exotisme breton va vous amuser ! Et plus encore que vous vous entendrez bien avec les membres de mon entourage. En revanche, si je vous entends de nouveau parler « d'ignorance » à votre propre sujet, il me faudra vous trouver un gage ! En ce qui concerne ma patience, elle vous est acquise en toute circonstance, vous le savez bien... même si je n'aurais jamais besoin d'être "patient" vis-à-vis de vous. Nous prendrons simplement le temps qu'il faut l'un pour l'autre, comme dans le poème*.

Il la regarde, souriant toujours et s'efforce de rester rassurant quand vient le sujet de la guerre.

- En tant que mestre de guerre de l'Ordre de l'Hermine et capitaine de Bretagne, ma présence est bien sûr requise à l'avant des troupes... mais je sais qu'une médiation doit être organisée par un tiers entre le roy de France et le Grand Duc de Bretagne alors... ne pensons pas trop à une situation douloureuse que nous n'aurons peut-être pas à affronter. Encore faudrait-il que la guerre soit déclarée, le ban levé en Orléans, que vous soyez requise pour intégrer une armée, que cette armée marche sur la Bretagne, qu'elle se présente face à la mienne... nous n'y sommes pas.

Il reprend donc sur le thème du bonheur.

- Et vous ma chère promise, à qui pensez-vous annoncer la nouvelle en premier ? Qui sont vos amis les plus proches et quels sont ceux que vous pensez inviter ? Avez-vous des envies particulières quant à l'organisation et au contenu de ce mariage?

*"Tactique et stratégie" de Mario Benedetti http://dormirajamais.org/tactique/

Dame Messages : 339 Date d'inscription : 06/07/2009 Localisation : Patay

Comme tout semblait simple, tout à coup!

- Vous avez raison, il faudrait beaucoup de conditions pour que nous nous retrouvions en ennemis, et de toutes les façons, même si la guerre était déclarée, ce vis-à-vis ne serait pas inéluctable.

La solution qu'elle envisageait ne lui plaisait pas outre mesure, mais elle l'adopterait si les circonstances l'exigeaient, sans aucun regret.

- Et bien, comme j'ai eu l'occasion de vous le dire, je vis assez retirée et de ce fait, je n'ai que peu d'amis. Mais je serais heureuse de les avoir près de moi, si vous le voulez bien, en ce jour si important.
Il y a Kalimalice, bien entendu. Et puis Octo, vous vous souvenez sans doute de lui, il était à la caserne. Nous nous voyons rarement, bien qu'il vive à Patay, mais notre amitié ne s'est jamais démentie. Il en est de même pour Silfiac, que je connais depuis que j'habite Patay, un homme sur qui on peut compter. Et puis les maires de Patay, Janitor et Olympe1, qui se partagent la charge de faire vivre le village, et Alexya la compagne de Janitor.
Voyez, la liste est vite établie, si l'on parle de vrais amis.

Elle rit gaiement:

- Vous remarquerez qu'à part ma suzeraine, il n'y a pas de nobles. Je suis en bonnes relations avec certains d'entre eux, et nous verrons ensemble si nous devons ou non les convier. En fait, je ne sais pas s'ils verront d'un bon oeil un mariage avec un Breton, j'aurai déjà une première impression lorsque j'écrirai à Kalimalice. Peut-être refuseraient-ils toute invitation?
De toutes façons, celà dépendra aussi de la cérémonie... Envisagez-vous une célébration grandiose, ou dans une relative intimité? Pour ma part, je n'ai aucune envie particulière, je m'en remets entièrement à vous. Quoique, en y réfléchissant...

Un moment de silence, un sourire espiègle:

- J'ai une envie particulière, celle de vous épouser.

Puis, redevenant grave:

- Et, comme dans ce très beau poème, de construire avec des mots un pont indestructible.

Celà allait vraiment arriver, peu à peu elle arrivait à s'en convaincre, sa vie en ce moment prenait un tournant imprévu, mais peut-être inévitable au regard de ce qu'ils avaient vécu tous les deux. Elle caressa doucement sa joue, et ce geste tout simple lui fit comprendre que le passé était définitivement derrière eux.

Soldat Messages : 128 Date d'inscription : 18/12/2011 Localisation : Vannes

Parler du mariage le ravissait, et permettait de laisser au moins temporairement de côté les "nouvelles du front". Il hocha la tête à l'évocation des noms prononcés par Joshin, et sourit.

- Nous avons déjà plusieurs invités en commun ! Evidemment Kalimalice aurait été sur ma liste... quant à Octo je serais ravi de le revoir.
Je l'avais convié à mon anoblissement, le saviez-vous ? Mais il n'avait pas dû pouvoir venir.

Un silence, alors qu'il creuse sa mémoire.

- Je me souviens du nom de Messire Silfiac. Nous avions dû au moins nous croiser quand je vivais encore en Orléans. Etait-il lié à l'armée ou à la défense ?
Quant à vos amis Janitor, Olympe et Alexia, il me tarde de faire leur connaissance.
J'avais repris à mon retour contact avec Xalta, et j'ai même été convié à son mariage... dans la mesure où elle semble jouer un rôle majeur parmi les autorités de France, il est probable que nos relations se refroidissent.

Son front se plisse légèrement, signe de réflexion.

- Peut-on vraiment dire que vous épousez un breton ? Il rit.... disons plutôt... un habitant de Bretagne, à la rigueur ! Mais en effet le sujet sera peut-être plus facile à amener une fois la situation un peu stabilisée... il sera intéressant de voir ce qu'en dit votre Suzeraine. La mienne est la personne que je compte prévenir en premier de notre union à venir.

Le chevalier sourit de nouveau.

- Pour celle-ci je pense que l'intimité me tente davantage que le grandiose. Toutefois j'aurais aimé inviter mes proches, qui sont finalement assez nombreux : ma suzeraine et son époux, mes camarades de l'Hermine et de l'amirauté, et celles ou ceux avec lesquels j'ai partagé des moments particuliers... c'est une joyeuse troupe, vous verrez. Même s'il me serait difficile de nommer parmi eux les vrais proches amis. Cela peut vous sembler représenter beaucoup de monde, et peut-être trouverez-vous mes amitiés bien superficielles... mais malgré tout, notre cérémonie resterait recueillie et solennelle, juste ce qu'il faut ! Je suis certain qu'ils se tiendront bien !

Du moins pendant la cérémonie.
Parce qu'à partir de la collation qui suivra forcément, il est probable que certains de ses frères d'armes cherchent à étancher leur soif. Et à digérer en chansons.

Les mots de son aimée le ramènent au présent.

- J'ai une envie particulière, celle de vous épouser.

Il lui rend son sourire espiègle, et quand elle caresse sa joue, il pousse son visage contre la main de la jeune femme avec une infinie douceur.

- Cette envie particulière que nous partageons sera très bientôt réalisée, chère Joshin.

De ses lèvres, il effleure le bout des doigts.

- Aimeriez-vous vous faire confectionner une tenue en vue du mariage ? Je viens de découvrir un très sympathique atelier qui a été lancé il y peu. L'artiste en est très compétente et fort aimable.

Dame Messages : 339 Date d'inscription : 06/07/2009 Localisation : Patay

Un baiser léger sur le bout de ses doigts, un sourire et une grande impression de tendresse et de sérénité.

- Je vais écrire à Kalimalice, je suis sûre qu'elle se réjouira pour nous, je sais combien elle vous apprécie. Et vous avez raison, sa réaction sera intéressante.
Octo sort peu, j'espère qu'il viendra à notre cérémonie, et vous avez sans doute croisé Silfiac à la caserne, il faisait partie des réservistes.
Quant à Xalta, je l'ai bien entendu côtoyée lorsqu'elle était Duchesse et moi Capitaine, mais nous n'avons jamais été très liées, et je ne fais pas partie de ses intimes. Vous pensez l'inviter? Là aussi, nous verrions bien comment elle jugerait ce mariage.
A dire vrai, j'épouse un Orléanais habitant en Bretagne: mais ça, c'est ce que pourraient dire les papiers. Mais je vous crois tellement attaché à cette Bretagne qui est la vôtre que j'imagine que vous êtes un Breton de coeur, et je ne sais pas s'il reste encore quelque chose en vous de l'Orléanais que vous avez été.

Elle pensa que l'Orléanais avait changé en devenant Breton, et que ce changement lui était très favorable.
Un petit silence, puis elle reprit:

- Moi aussi j'aimerais mieux une cérémonie intime plutôt qu'un mariage en grande pompe. Mais je vois que vous aurez cependant un certain nombre d'invités, ce qui me prouve, une fois encore, votre attachement à votre nouvelle terre et j'en suis heureuse. Comme je suis heureuse aussi à l'idée de les connaitre, puisque vous les appréciez je suis sûre que je les apprécierai aussi.

Puis il lui parla d'une tenue, et elle commença à s'affoler un peu. Celà donnait corps à leur engagement, et même si la date n'était pas encore fixée et ne dépendait pas forcément d'eux, c'était déjà une démarche quelque peu officielle.

- Oui, bien sûr, je voudrais une belle tenue pour vous faire honneur. Vous savez que je n'ai jamais été d'une grande coquetterie, mais je voudrais, au moins ce jour si particulier et si heureux, être assez élégante pour que vous soyiez fier de moi.
L'atelier que je fréquentais a fermé ses portes il y a quelque temps.Il y a bien à Orléans l'atelier d'Elisel d'Andéol, l'avez-vous connue? C'est elle d'ailleurs qui s'occupe du port de Blois, et, en son temps, elle m'avait fait mon blason. Mais elle a été longtemps absente parce que malade, elle vient juste de revenir et je ne veux pas la déranger alors qu'elle doit avoir beaucoup à faire. Donc, oui j'irai volontiers à cet atelier que vous connaissez, en me recommandant de vous si vous m'y autorisez.

Tout en parlant, elle se souvenait de ce jour, déjà ancien, où ils avaient choisi ensemble une tenue pour aller à l'anoblissement d'un de ses amis, disparu depuis comme tant d'autres.

Soldat Messages : 128 Date d'inscription : 18/12/2011 Localisation : Vannes

Même s'il faisait bon dans le petit salon, les deux promis s'était rapprochés, presque pelotonnés, l'un contre l'autre au fil de la conversation.

Le borgne hocha la tête à l'évocation de Kali, dont il doutait qu'elle s'opposa à leur union, et crut à l'aide de ces précisions pouvoir mieux resituer Silfiac dans ses souvenirs.

Il prit quelques instants pour réfléchir quand son aimée évoqua Xalta, et ce qui restait en lui de l'Orléanais d'autrefois.

- Pour Xalta, je pense que mon réflexe premier aurait été de l'inviter en effet. Nous nous entendions bien à Gien où régnait une ambiance pour le moins... particulière. Cette histoire de « Gien la Rebelle », tout cela. Elle fait partie des gens à qui j'avais réécrit en revenant au monde, et j'ai été employé quelques temps comme maître d'armes au profit de ses enfants.

Un silence.

- Oh je pense qu'il reste tout de même bien des choses du Kal orléanais. Des souvenirs d'abord, des amitiés... et puis mon amour pour vous.

Tout cela a évolué au fil du temps en effet, et je dois vous avouer apprécier la tournure prises par les choses. En effet je me suis davantage épanoui en Bretagne, mais je pense qu'il s'agit à la fois de circonstances, et du fait que j'étais peut-être « enfin » prêt à sortir la tête de ma coquille... ou dirons-nous de mon armure-carapace !

Il rit.

- Pour les invités nous verrons bien au fil de l'eau. Je suis persuadé que ma suzeraine sera ravie. Je l'entends déjà, enthousiaste à l'idée de ce mariage.

Voyant Joshin un peu surprise voire un brin... paniquée à l'évocation de la commande d'une robe, il se fait apaisant et caresse doucement sa main.

- Vous me feriez honneur quand bien même nous viendrions vêtus de sacs à patates en jute... et je suis fier de vous en toutes circonstances, et ce depuis bien longtemps ! Toutefois nous pourrions en effet marquer particulièrement ce jour en optant pour une mise dont nous nous souviendrions avec plaisir. Voici l'adresse de l'atelier dont je vous parlais...
http://forum2.renaissancekingdoms.com/viewforum.php?f=15449

Vous avez tout votre temps pour vous y rendre, chère Joshin, la couturière travaille vite et bien.
Je lui écrirai sous peu afin de la prévenir de votre venue.

Il espère ne point trop brusquer la jeune femme avec toutes ses idées. Parce que cela ne fait que commencer !

- Avais-je eu l'occasion de vous dire que j'étais enfin propriétaire d'un navire ? Il pourrait nous servir à partir en voyage de noces ?..

Alors qu'il s'apprête à proposer une destination lointaine ou une autre, c'est précisément un voyageur à plumes qui se pose sur le rebord de la fenêtre. Le pigeon exténué donc quelques coups de bec au montant de la fenêtre, et Kal reconnaît à sa patte un sceau breton. Lançant un regard interrogateur à Joshin, le borgne se lève en déposant un doux baiser dans les cheveux de la jeune femme.

En une enjambée, il est à la fenêtre, et délivre l'oiseau de sa bague. Le volatile s'envole alors apparemment plus léger, pour aller se poser dans la cour au bord du puits.

Le capitaine de Bretagne ouvre le cartouche en suivant le messager du regard, puis lit rapidement le texte et énonce, laconique :

- Hé bien, nous y sommes... l'Orléanais ferme officiellement ses frontières aux ressortissants bretons, angevins et berrichons... il semble que le document original soit cosigné par Garlaban et Clesa, dont nous parlions plus tôt.

Dame Messages : 339 Date d'inscription : 06/07/2009 Localisation : Patay

L'après-midi touchait à sa fin. Sans doute Elena n'allait pas tarder à apparaître, discrètement, pour prendre ses ordres pour le repas, ou peut-être allait-elle décider de ce qu'il convenait de faire. Celà faisait bien longtemps qu'elle était aux côtés de Joshin, et finalement, c'était sans doute celle qui la connaissait le mieux, même si elle n'en laissait rien paraître, sachant se tenir à sa place.

Comme il était agréable, inattendu et plaisant de deviser avec Kal, et d'envisager qui serait invité au mariage. Elle eut un sourire lorsqu'il évoqua ce qui restait en lui de l'Orléanais, mais se rendit compte qu'elle avait été bien injuste avec lui. Dans le fond, il était resté l'Orléanais qu'elle avait connu autrefois, mais avec, en plus, quelques qualités supplémentaires. En y pensant bien, elle-même avait sans doute fait un parcours un peu inverse. Mais peut-être retrouverait-elle, avec lui, l'envie de vivre qui lui avait si cruellement manqué depuis longtemps. En tous cas, elle en était convaincue, et c'est pour celà qu'elle lui répondit simplement:

- Je crois que vous avez gardé de l'Orléanais les qualités qui m'ont fait vous aimer il y a longtemps et que je retrouve avec tant de plaisir: votre droiture, votre loyauté, votre courtoisie...Mais la Bretagne vous a en quelque sorte révélé, et oui, vous avez raison, vous êtes sorti de votre armure-carapace. Promettez-moi que si, d'aventure, pour je ne sais quelles raisons, vous deviez reprendre cette armure, ce ne sera jamais pour moi.

Elle nota soigneusement l'adresse de l'atelier, elle écrirait sans attendre, et elle se promit de demander conseil et de se laisser guider. Et voilà qu'il parlait déjà de voyage de noces, et en plus, sur son navire!

- Quelle merveilleuse idée que de partir sur votre navire! Avez-vous déjà pensé à quelque itinéraire?

Pendant qu'elle s'émerveillait, un pigeon arriva et Kal ouvrit le pli. Aussitôt, son front se rembrunit: il lui annonça que les frontières de l'Orléanais étaient désormais fermées aux Bretons. Elle s'était levée, et elle s'approcha de lui:

- Il semblerait que les choses se compliquent quelque peu pour nous, mais nous allons trouver une solution n'est-ce-pas? Savez-vous si les frontières de la Bretagne sont également fermées aux Orléanais, ce qui serait logique?

Oui, bien sûr, il allait trouver une solution. Ils avaient tellement attendu, ils avaient tellement perdu de temps...

Soldat Messages : 128 Date d'inscription : 18/12/2011 Localisation : Vannes

- Je crois que vous avez gardé de l'Orléanais les qualités qui m'ont fait vous aimer il y a longtemps et que je retrouve avec tant de plaisir...

Le Riveroy n'en croit pas ses oreilles et doit afficher un sourire béat sous la barbe, alors que son hôte lui avoue l'aimer !
Ces mots et ceux qui suivent le feraient rougir si sa peau n'était déjà brunie par le soleil. Il rit doucement et s'empresse de rassurer Joshin au sujet de la carapace.

- Voilà bien plus de qualités que je n'en mérite, chère Joshin. Ma loyauté, notamment, a longtemps été acquise à Orléans. Mais elle va depuis 1462 à la Bretagne, et maintenant que les deux pays s'opposent, d'aucuns pourraient sans doute voir en moi un traître à sa patrie de naissance...

Il passe un doigt sur la tempe de la jeune femme, replaçant une mèche de cheveux déplacée par un léger mais agréable courant d'air.

... quand à mon armure, soyez sans crainte elle ne se mettra pas entre nous. Souvenez-vous plutôt du pont indestructible de mon poème.

Il n'ajoute pas "même quand je serai loin de vous", mais lui sourit.
L'arrivée de l'oiseau messager à la fenêtre ne lui permet pas de développer davantage la question du voyage en mer.

Alors qu'il lit à voix haute le contenu du papier, son hôte s'est avancée vers lui.
Il partage un silence de quelques instants, chacun se demandant sûrement si, et de quelle manière, une telle nouvelle va perturber leur projet.

- Il semblerait que les choses se compliquent quelque peu pour nous, mais nous allons trouver une solution n'est-ce-pas? Savez-vous si les frontières de la Bretagne sont également fermées aux Orléanais, ce qui serait logique?

Le borgne capitaine lisse le minuscule papier entre ses doigts, avant de le glisser dans la poche de son pourpoint.

- Il me semble que plusieurs solutions s'offrent à nous, chère Joshin, et pour tout vous dire cette évolution des relations entre Bretagne et Orléanais ne me surprend guère. A ma connaissance nos frontières se sont pas fermées aux Orléanais, et même si elles sont bien défendues un laisser-passer permet de les franchir...

Il se passe une main dans la barbe, son œil au regard songeur fixant toujours, mais sans le voir, le pigeon posé sur la margelle du puits en contrebas.

- Une des mes idées aurait été d'attendre que la situation s'apaise et que les frontières réouvrent, afin que je vienne vous chercher en bateau ou par la route afin que vous visitiez mieux la Bretagne au moins le temps du mariage, et envisagiez peut-être d'y résider avec moi.

Il avait conscience de beaucoup demander. Si l'option du mariage en Bretagne semblait se dégager de leur échange précédent, ils n'avaient pas encore évoqué leur vie future en tant que femme et mari. Et il semblait difficile d'imaginer celle-ci s'ils vivaient chacun dans une région différente.

- Mais peut-être trouvez-vous que cela revient à trop différer notre union ?

Dame Messages : 339 Date d'inscription : 06/07/2009 Localisation : Patay

Elle le regarda, un peu abasourdie:

- Voyons, ai-je bien entendu, ou bien me suis-je fourvoyée dans je ne sais quel rêve? M'avez-vous bien demandé de vous épouser? Ou bien aurais-je mal compris?

Elle rougit un peu et continua:

- Vous me parlez de visiter la Bretagne, et d'envisager peut-être d'y résider avec vous. Mais, Kal, bien entendu que je vais résider avec vous en Bretagne. Où diable pourrais-je bien vivre, sinon? Je n'entends pas être séparée de vous, désormais.
Et je vais vous dire la vérité: c'est sans regrets que je quitterai l'Orléanais, d'abord parce que je le quitterai pour vous et avec vous. Ma patrie, désormais, sera où vous serez, et peu importe où c'est, puisque c'est avec vous.
Avez-vous pensé que je pourrais hésiter? Me connaissez-vous si peu?

Autrefois, elle lui avait dit qu'elle abandonnerait sans regrets ses terres de Saint-Gondon pour lui, et elle était sincère. L'avait-il oublié? Elle ne lui dit pas, parce que finalement ce n'était pas très important, que sans nul doute, si les relations entre le Royaume, et par là même l'Orléanais, et la Bretagne ne s'amélioraient pas, elle serait sans doute déchue de sa noblesse si elle épousait un Breton, fût-il ancien Orléanais. Mais peu lui importait.
Elle prit sa main:

- Ne doutez pas de moi, Kal, je vous en prie. Ceci dit, je visiterai avec plaisir la Bretagne que vous voudrez bien me montrer, et je vous laisse toute latitude pour fixer la date du mariage, j'ai bien peu d'occupations par rapport à vous, vous le savez.

Peut-être avait-elle été trop vive, trop virulente dans sa réponse... Parfois, elle oubliait qu'un peu de douceur était nécessaire, mais elle voulait que les choses soient dites. Elle se promit, à ce moment, et sans le lui dire, que jamais elle ne lui cacherait ses pensées.

Soldat Messages : 128 Date d'inscription : 18/12/2011 Localisation : Vannes

Le borgne vit l'étonnement de Joshin mais il ne pouvait pas vraiment ne pas poser la question.
Il s'empara des mains de la jeune femme et lui sourit.

- Vous avez parfaitement compris ma demande, chère Joshin, et si vous ne me l'aviez pas précédemment défendu je pourrais même la réitérer genou à terre...

Un doux rire. Il la regarde, admirant le courage et la force de caractère qu'elle manifeste.
Quitter sa région comporte sans doute fatalement quelques déchirements.
A lui, Kal, de tout mettre en œuvre pour la rendre heureuse, où qu'ils aillent ensemble.

... et je n'oublie pas ce que nous avions évoqué la question par le passé. S'il-vous-plaît n'en doutez jamais, je crois en vous.
Il me fallait toutefois aborder le sujet car il me plaît de le savourer, de lui donner corps et d'évoquer ce futur que nous allons partager.

Il l'attire doucement vers lui, une invitation à la serrer dans ses bras.

- Vos paroles me touchent énormément sachez-le, et bien plus que je ne saurais l'exprimer.
Nous sommes deux maintenant, et serons infiniment plus forts que chacun de notre côté.
Notre patrie à tous les deux pourra donc être bretonne dans un premier temps, et mes terres de Tarvieg seront vôtres.
Vous pourrez bien sûr y convier tous vos amis, une fois la liberté de circuler quelques peu rétablie !
Savez-vous si Elena accepterait de vous accompagner et de demeurer à notre service ?

Comme souvent quand il a le sentiment de s'être mal exprimé -voire d'avoir gaffé !- il se réfugie dans l'humour.

- Oh mais il va falloir vous habituer à m'entendre vous appeler "Madame la Baronne", comme vous venez vous installer avec moi en Bretagne !

Dame Messages : 339 Date d'inscription : 06/07/2009 Localisation : Patay

Elle s'appuya doucement contre lui, l'écoutant lui promettre qu'ils seraient forts dorénavant. Forts et heureux, espérait-elle...
Elle rit lorsqu'il lui donna le titre qui serait ensuite le sien:

- Ciel! C'est vrai, je vais devenir baronne!! Qui l'eut dit?

Songeuse tout à coup, se souvenant de sa vie passée, elle murmura:

- Qui aurait pu prédire à l'enfant qui a traversé les montagnes pour venir dans ce Royaume de France qu'elle y deviendrait baronne? La vie a de bien curieux retournements de situation, parfois...

Puis, revenant au présent et à la conversation, elle le remercia pour son offre d'accueillir ses amis, et surtout Elena:

- Je ne doute pas qu'Elena sera ravie de me suivre, vous savez, elle garde un souvenir mémorable des fêtes de Noël passées à Tarvieg. Elle m'en parlait encore il y a peu, et je suis sûre qu'elle sera doublement heureuse des nouvelles que je lui apprendrai, heureuse pour elle, dont la vie va devenir un peu moins monotone, mais aussi heureuse pour moi, car je sais qu'elle m'est très attachée.

A ce moment-là, un coup bref fut frappé à la porte, qui s'ouvrit aussitôt et Elena parut, un peu essoufflée et confuse:

- Pardonnez-moi, maîtresse, mais voilà.... il y a là un messager, qui vient d'arriver, avec une lettre pour vous, et puis aussi, il a dit que c'était très urgent, et aussi qu'il attendait une réponse, alors voilà... j'ai cru bien faire de vous apporter la lettre...

Elle bafouillait un peu, sans doute au comble de la surprise d'avoir surpris sa maîtresse dans les bras du visiteur, se repentant sans doute d'être entrée aussi intempestivement, mais le mal était fait, alors voilà....
Joshin prit la lettre et regarda Kalwynn:

- Les missives reçues en ce moment ne me disent rien qui vaille. Elena, je vous appellerai pour la réponse.

La lettre était courte, mais malheureusement suffisamment explicite. Elle la tendit à Kalwynn:

bonjour ma vassale
veux tu bien me representer pour orleans pour la levée de ban
si oui fait moi le vite savoir
ta suzeraine

Kali

Kalwynn avait été informé de la levée de ban en Bretagne, il semblait que le Roy de France en ait fait de même puisque sa Suzeraine lui demandait de la représenter. Les larmes aux yeux, elle murmura:

- Nous espérions que celà n'arriverait pas...Que pensez-vous de cette situation? Je ne peux me dérober à mon devoir vis-à-vis de ma suzeraine, ce serait déloyal même si je sais que je vais être amenée à lui rendre ses terres lorsque je vous épouserai.
Mais ce serait, il me semble, une grande lâcheté de ma part que de les lui rendre maintenant. Qu'en dites-vous?

Elle le regarda anxieusement. Un instant plus tôt elle était en plein bonheur, et maintenant elle était perdue.

Soldat Messages : 128 Date d'inscription : 18/12/2011 Localisation : Vannes

Heureux d'entendre le rire de Joshin, le chevalier ne développa pas au delà de l'humour cette histoire de titre de noblesse. D'abord parce qu'on appelait "consort" l'époux ou l'épouse d'un noble titré... terme qu'il n'appréciait pas beaucoup. Ensuite parce que la noblesse bretonne n'était pour le moment plus reconnue hors de la Bretagne, justement. Note optimiste toutefois, le borgne restait convaincu que la personnalité et les talents de Joshin amèneraient certainement un suzerain breton à lui proposer une terre.

- Les montagnes... peut-être les contournerons-nous en sens inverse, si vous souhaitiez à l'occasion d'un voyage, de noces ou ultérieur, retrouver vos racines... je serais enchanté de voir d'où vous venez, ma tendre aimée.

Il sourit à l’évocation du Noël des Riveroy à Tarvieg.
Il faut reconnaître que la joyeuse bande du domaine ligérien avait déployé des trésors d'imagination en matière d'ambiance...
Comme souvent, quand on parlait du loup, du "bleiz" comme on disait en Bretagne, on en voyait la queue... ou plutôt dans ce cas le doux minois rougi par l’essoufflement. C'est ainsi, donc, qu'Elena fit irruption porteuse d'un message. l'avantage du pigeon arrivé plus tôt, c'est qu'il avait paru moins alarmant.

Joshin se libéra doucement des bras de son visiteur, et alla cueillir la missive, dont elle lui donna lecture.

bonjour ma vassale
veux tu bien me representer pour orleans pour la levée de ban
si oui fait moi le vite savoir
ta suzeraine

Kali

Puis elle releva des yeux un brin éperdus vers lui, cherchant son conseil. La situation qu'ils craignaient, mais dont la concrétisation malheureusement avait été dans le meilleur des cas simplement probable, se manifestait dans les mots de la suzeraine du l'une, marraine de l'autre.

Le borgne se mordilla la lèvre inférieure.

- Et bien je crois que le moment est venu, si vous le souhaitez évidemment, de tout raconter de notre situation à votre suzeraine. Et de demander son conseil. Bien sûr votre devoir vis-à-vis d'elle vous oblige, et il ne faut point vous dédire de vos serments. Voyons déjà ce qu'elle va vous répondre... enfin si vous accepter de procéder ainsi.

Un silence. Son regard passe dans la cour. Le pigeon a disparu de la margelle du puits.

- Je puis rester près de vous le temps d'écrire votre réponse, si vous le souhaitez.
Ensuite il me faudra repartir. J'imagine que le roy de France prend environ une semaine à rassembler ses armées... et quand elles seront en place il me faudra avoir rejoint mes camarades bretons.

Dame Messages : 339 Date d'inscription : 06/07/2009 Localisation : Patay

Elle soupira, soulagée qu'il comprenne sa position. Quoiqu'il lui en coutât, elle devait tenir sa parole.
En même temps, elle ne pouvait s'empêcher de vouloir penser, peut-être au mépris de la réalité, qu'il y aurait un futur, que le bonheur qu'elle sentait à portée de main ne s'évanouirait pas par la volonté de deux souverains.
Il lui avait même proposé de reprendre le chemin inverse et de revenir avec elle là où elle était née. Elle lui en fut reconnaissante:

- Nous allons connaître des jours difficiles, mais ils passeront et je veux croire que dans quelque temps, lorsque la furie et l'orgueil des hommes qui nous mènent se sera apaisée, nous pourrons reprendre nos projets.
Je vais écrire à Kali et lui faire porter le message.

Elle prit dans un coffre un parchemin et une plume, et commença sa missive:

"Ma chère Suzeraine,
Bien entendu, je ne peux me dérober à mon devoir vis à vis de toi, et je te représenterai au ban, comme il est de mon devoir de le faire.
Je vais cependant me trouver dans une situation assez particulière: Kalwynn vient de me demander de l'épouser, et c'est avec beaucoup de joie que j'ai accepté. Tu le connais, tu sais ses qualités, tu ne seras pas surprise de mon choix.
Mais il vit maintenant en Bretagne, et nous allons donc nous retrouver, de par cette guerre, en ennemis face à face.
Je ne peux qu’espérer que la guerre sera brève, et que nous en sortirons à tout le moins vivants.
Tu me donneras tes instructions dès que tu sauras comment celà s'organise.
Je t'embrasse
Joshin"

Elle la tendit à Kalwynn:

- Qu'en pensez-vous? Je ne veux pas m'appesantir sur mes états d'âme, je veux juste qu'elle soit au courant de la situation. Je crains que celà ne change rien, hélàs...
Je comprends bien qu'il vous faut partir dès que possible, et soyez certain que je saurai être forte et attendre que des jours meilleurs nous permettent de nous retrouver.

Non, elle ne verserait pas une larme, pas devant lui. Non, elle ne lui laisserait pas voir combien elle était déchirée à l'idée de ce qu'ils allaient devoir vivre. Tout celà, ce serait pour plus tard, pour le moment où elle serait seule.

Soldat Messages : 128 Date d'inscription : 18/12/2011 Localisation : Vannes

D'un sourire, il s'efforça d'être encore une fois rassurant, et opina du chef.

- Peut-être ne devrions-nous pas attendre que la furie et l'orgueil des hommes disparaissent, car nous risquerions de nous marier bien âgés... d'ici là ma barbe traînera même sans doute par terre, et des petits oiseaux y nicheront !

Dès que les principaux heurts seront passés et que la situation retrouvera un semblant de normalité, je compte bien tout mettre en œuvre pour concrétiser cette demande en mariage.

Il saisit avec douceur le mot, et le parcourt en un instant.

- Ma foi il me semble que tout l'essentiel est dit. Je vous propose de nous écrire, très régulièrement, alors que nous serons séparés... avant de pouvoir oublier pour de bon ce mode de correspondance quand nous serons enfin ensemble.

Il la regarde, voit qu'elle a le cœur eu bord des yeux et lui tend ses bras.

- Allons, la situation pourrait bien être pire. Nous avons trouvé l'amour, ce qui n'est pas donné à tout le monde, et de beaux projets s'offrent à nous. Cette petite... guerre ne sera qu'un vilain contretemps.

L'heure tourne. L'officier ne craint pas de chevaucher de nuit, mais son devoir l'appelle. Tout comme le sien lie Joshin à sa suzeraine.
Mais bientôt, les serments les plus forts et les plus sacrés les uniront l'un à l'autre.

Dame Messages : 339 Date d'inscription : 06/07/2009 Localisation : Patay

Il la serra contre lui, lui murmurant des mots apaisants, et elle lui en fut reconnaissante. Oui, ils avaient trouvé l'amour, ou plutôt l'avaient retrouvé, et ils auraient peut-être - sans doute - encore de belles choses à vivre.

- Oui, ce ne sera qu'un vilain contretemps. Je comprends bien qu'il ne faut pas vous attarder davantage, et soyez certain que mes pensées vous accompagnent.
Les lettres nous seront un lien, et nous permettront d'attendre des jours meilleurs.

Puis elle ajouta en rougissant un peu:

- Prenez soin de vous, je ne veux pas vous perdre à nouveau...

Soldat Messages : 128 Date d'inscription : 18/12/2011 Localisation : Vannes

Il se recula, la laissant aller doucement, et dû se retenir de ne point déposer sur ses lèvres un baiser non d'adieu mais d'au revoir.

Kal s'inclina.

- Je m'en vais donc, et vous assure que vos pensées me seront d'un grand secours... accepteriez-vous de me confier une écharpe ou étoffe de votre garde-robe à nouer autour de mon bras, afin que toujours le signe de vous soit posé sur moi comme talisman protecteur et signe de notre engagement ?

Il lui sourit.

- Et soyez assurée que vous n'allez point me perdre à nouveau, les vieux boucs comme moi ont la peau dure.
Prenez garde à vous également, et dites-moi si vous le voulez bien ce que vous aura répondu votre suzeraine.

Dame Messages : 339 Date d'inscription : 06/07/2009 Localisation : Patay

Elle courut à sa chambre, et tira d'un coffre une écharpe bleue. Non pas l'étole qu'il lui avait offerte à Noël et qu'elle gardait précieusement, mais une simple écharpe faite d'un tissu doux et soyeux.
Elle la lui remit, les yeux un peu brillants:

- Vous me la ramènerez bientôt, je veux le croire.
Et je vous écrirai dès que j'aurai des nouvelles de Kalimalice.

La guerre, de nouveau... mais au lieu de les rapprocher, comme celà aurait été le cas dans le passé, elle les séparait d'une façon brutale.

Soldat Messages : 128 Date d'inscription : 18/12/2011 Localisation : Vannes

Entendant sa demande, Joshin disparut dans une pièce voisine. Kal entendit revenir le pas léger de la jeune femme alors qu'elle apportait une écharpe d'un joli bleu. Pensif, le chevalier tendit un bras autour duquel sa promise noua doucement l'étoffe.

Ainsi donc il s'en repartait, plus "complet" qu'en arrivant, et paradoxalement plus déchiré.
Son temps de capitaine de Bretagne était compté, mais il se doutait que d'autres responsabilités associées à la guerre l'attendaient.
Et qui ne feraient pas grimper sa côté de popularité en France. Il devait bien avouer qu'il lui était difficile de ne pas ressentir de dédain pour un roy qui avait recours à la sorcellerie et à l'achat de troupes étrangères pour garnir ses armées.

Mais baste.
Au moins le borgne ferait-il en sorte de se comporter de manière chevaleresque pour que son aimée n'ait pas à rougir d'être associée à lui.
Et il se battrait pour elle, pour leur futur. Comme les jouteurs des siècles passés pour les dames qui attachaient un bouquet à leur lance, ou tel le chevalier de sinople protecteur de la dame du lac.

» Dans la cour
» Dans le parc, un pigeonnier...
» Dans la cour... le retour.