Arrivée d'un visiteur venu de loin

Sur l'invitation de Joshin, le grec s'installa près de la table. Là, des délices sucrés étaient à profusion disposés. Il fut difficile pour lui de garder un peu de tenue et de résister. Il avait tellement faim. Mais diantre ! Que Dame Joshin avait de talent pour recevoir ses hôtes. Il régnait de plus dans cette pièce une certaine atmosphère de sérénité.

Merci encore de vostre hospitalité. Il ne savait pas quoi ajouter.

Heureusement la maitresse des lieux continua le fil de la discussion

joshin a écrit:

- Vous me parlez de Constantinople, et vous me voyez un peu troublée. Il se trouve que les aïeux  de feu mon époux venaient de Constantinople, d'après ce qu'il m'en avait dit. Et voici que vous me dites être né à Constantinople, et vous  m'apportez un parchemin portant le nom de notre famille... Pardonnez ma question, personne dans votre famille ne vous avait auparavant parlé des Riveroy?

Cette piste était très intéressante. L'enthousiasme faisait battre son coeur à une vitesse incroyable.

Mes parents sont morts peu après ma naissance mais ni mon oncle Georgios ni mon grand-père Louis ne m'ont parlé des Riveroy. Selon vous de quelle nature auraient pu être les relations entre nos familles ? Commerciales, amicales ou autres ? Parce qu'à vrai dire plusieurs questions me sautent au yeux à chaque fois que je vois ce document.

Il ne voulait en dire plus pour le moment et préférait une attitude méthodique et réservée. Cela dit cela ne l'empêchait pas de profiter des succulentes choses qui lui étaient proposés. Son choix allait vers les quartiers de pommes confits. Il nourrirait son corps avant de pouvoir rassasier sa curiosité.

De l'hypocras ? Mais que demande le peuple ?!!! Il dégustait doucement tout en admirant cette couleur ambrée. Athanasios était quelque peu impatient de savoir ce que les documents officiels des Riveroy pourraient réserver comme surprises. Il sourît à la servante pour la remercier de son concours. Egoïstement, il voulait surtout l'avoir comme alliée afin qu'elle ne tarde pas trop dans la tâche qui lui avait été imparti.

joshin a écrit:

- Je vous dirai ce que je sais sur la famille de mon mari, si vous pensez que celà puisse nous aider, et si vous avez le temps.

J'ai le temps bien sûr et j'espère ne pas abuser du votre. Vu l'hospitalité que vous avez déployé; chaque instant icelieu est un plaisir.

En attendant le retour de votre servante, je vais me permettre de mettre les pieds dans le plat, comme on dit dans votre pays. Quand je regarde le parchemin que je vous ai donné, j'ai la nette impression qu'il s'agit de généalogie. On y parle de lignage, de descendance. Alors comme vous m'avez proposé de faire des comparaisons historiques entre nos familles, je vais vous donner une copie de l'arbre généalogique de la mienne.

Atha lui tendit un document.

(cliquer pour voir l'image en grand)

Si il y a quelques zones d'ombres ce serait un honneur pour moi d'y répondre.

Elle posa le document sur la table, où elle le déplia et elle l'examina avec attention. Il s'agissait là d'un arbre généalogique fort bien établi, et qui remontait loin dans le temps. Il y avait là des prénoms qu'elle ne connaissait pratiquement pas, et, curieusement, un Louis avec lequel commençait la première datation de la généalogie.

Pendant qu'elle étudiait le document, la servante entra, et déposa sur la table le coffret que Joshin lui avait demandé. Celle-ci la remercia, peut-être un brin distraitement, et ouvrit le coffret dont elle tira plusieurs parchemins:

- C'est un arbre très bien documenté que vous m'apportez là, messire Athanasios, et je pense qu'il serait bon que nous puissions le comparer avec les documents en ma possession.

Elle regarda son visiteur :

- Comme je vous le disais, j'imagine que celà nous permettra de nous faire une idée des relations entre votre famille et les Riveroy. Il faut que je vous dise que mon époux était persuadé d'avoir de la lointaine parenté encore à Constantinople, et nous avions formé le projet, avec son frère, de nous y rendre pour essayer de la retrouver. Hélàs, celà n'a pas été possible...


Elle se tut un instant, puis lui tendit un parchemin:

Spoiler:

- Voyons si nous pouvons rapprocher quelques dates, voire quelques noms...

Il lui parla de son grand'père, et elle pensa que finalement, et malgré leur différence d'âge,  ce Louis pensait à sa famille de France tout comme son époux pensait à celle de Constantinople... 
Puis il examina le parchemin avec beaucoup d'attention, et comparant les dates, comme elle le faisait elle-même. Il semblait n'y avoir  qu'une possibilité: que les enfants de Arsios et le grand'père Louis aient pu, à un quelconque moment de leur vie, échanger des nouvelles.
A partir de là, sa demande semblait toute naturelle:

Citation :

- Une idée me viens, j'espère ne pas trop abuser. Auriez vous un lieu où vous auriez pu conserver la correspondance de Charles, Théodora et Tristan ? Si c'est le cas peut être nous devrions y jeter un coup oeil ?

Elle eut un instant d'hésitation. Certes, elle était confiante. Certes, elle lui avait ouvert sa porte, et lui avait montré le parchemin retraçant l'histoire des Riveroy en France. De là à lui ouvrir la Chambre des Archives...
Son hésitation fut cependant de courte durée: qu'avait-elle à craindre? Il y avait là-bas, outre les documents officiels de la famille, beaucoup d'autres parchemins qui n'avaient sans doute pas été consultés depuis des années. Son époux lui en avait parlé d'une façon assez vague, lui disant qu'il n'avait guère eu le temps de s'y intéresser, mais que dès que ses obligations lui laisseraient un peu de loisir, il prendrait la peine de tout lire. Et puis, bien sûr, rien ne s'était passé comme prévu. Ce serait donc l'occasion d'aller y voir d'un peu plus près.
Elle se leva, regarda par la fenêtre les nuages qui recommençaient à s'amonceler, et lui répondit:

- Il nous faudra pour celà nous rendre à la Tourelle Sud du Châtelet, c'est là que sont entreposés tous les documents officiels et privés se rapportant à la famille. J'espère que nous aurons le temps d'y parvenir avant que la pluie ne reprenne.

A ce moment-là, la servante revint, s'approcha d'elle et lui murmura quelques mots. Joshin sourit:

-  Et bien, il arrive à point nommé. J'ignorais qu'il fut de retour. Fais-le entrer sans attendre.

- C'est mon cousin Mankel qui demande à me parler. J'ignore la raison de sa venue, mais c'est une excellente occasion pour que vous fassiez sa connaissance.

Dès que Mankel entra, et après les salutations d'usage, elle lui présenta leur visiteur en lui expliquant en quelques mots la raison de sa venue. La chambre des archives attendrait qu'ils fassent un peu connaissance. Puis elle invita les deux hommes à s'asseoir et, avant de reprendre place dans son fauteuil, alla demander à la servante d'envoyer un valet chez Kalwynn, afin de lui demander de les rejoindre, si la chose était possible.

Alors qu'Atha était en pleine réflexion la servante arriva dans la pièce. Il semblait qu'elle annonçait un visiteur. C'est ce que Joshin confirmait bien assez tôt.

joshin a écrit:

-  Et bien, il arrive à point nommé. J'ignorais qu'il fut de retour. Fais-le entrer sans attendre.
- C'est mon cousin Mankel qui demande à me parler. J'ignore la raison de sa venue, mais c'est une excellente occasion pour que vous fassiez sa connaissance.

En effet Dame Joshin, je ne connait que trop peu de personnes en ce Royaume et je serais ravi de rencontrer les membres de votre famille. Peut être pourrait il aussi nous aider dans nos recherches.

Le fameux Mankel fit son entrée et Joshin entama les présentations. Le Byzantin observait discrètement cet homme qui lui rappelait ses frères d'armes durant la guerre contre les Ottomans. Sauf pour le coté blond, qui n'avait rien de méditerranéen ...

A un moment Mankel sembla pensif avant de l'interpeller :

Mankel a écrit:

Et bien, c'est là un long voyage ! Bienvenue parmi nous, je ne doute pas que Dame Joshin fasse tout son possible pour vous venir en aide. 

C'était plus un exil qu'un voyage mais il fût sans péril notable. Merci pour votre accueil en tout cas. Dame Joshin est remarquable dans son assistance, je suis même étonné de toute la confiance qu'elle consent à m'accorder.

Alors que son interlocuteur était passé aux succulentes pâtisseries un nouveau visiteur fit son entrée. Il était borgne et il était gradé. Athanasios avait l'impression d'avoir fait un bon dans le passé. Il se demandait si il était chez Joshin ou bien si il était retourné par magie en Grèce dans son régiment.

Kalwynn a écrit:

Le bonsoir à vous tous.

dit alors Kalwynn.

Bon.. bonsoir ??? Atha se retourna et effectivement il observa que le le soir commençait à poindre. Diantre ! Que le temps passait vite !!! Il se reprit.

Bonsoir Capitaine. Puis il s'inclina légèrement et attendit pour voir si Joshin ferait les présentations.

Joshin fit les présentations d'usage et expliqua les raisons de la visite du Grec.
Celui ci fut d'ailleurs impressionné d'observer combien l'implication et le dévouement militaire était un trait de famille chez les Riveroy.
Il essaya tout de même un trait d'humour. Il voulait voir si sous les médailles et les décorations on savait rigoler.

Ainsi se tournant vers Joshin il fit une réponse à ses propos précédents

joshin a écrit:

car notre famille, en plus d'avoir quelque goût pour le commerce, a donné naissance à beaucoup de soldats.

Je vois effectivement que chez les Riveroy la vie militaire est reine. A tel point que je me demandait si j'étais toujours en l'An de grâce 1461 ou bien si j'avais fait un bond quelques années en arrière dans mon régiment.

Puis il se rendit compte aussitôt que cela n'avait rien de drôle, trop tard !!! Les paroles étaient prononcées .... le bide était assuré.